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Les écrans: prévention.

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De nos jours, la technologie a une grande place dans la société et ainsi beaucoup d'enfants, dès le plus jeune âge passent beaucoup de temps sur l'ordinateur, la tablette ou la télévision ; or ces activités ont une mauvaise influence, à trop long terme, sur le développement de l'enfant.


Quand la technologie coupe le lien corps-esprit.


Effectivement, face aux technologies nouvelles, le corps n'est quasiment pas stimulé, peu en mouvement, engendrant des déséquilibres toniques et corporels. L'enfant captivé n'est plus à l'écoute de ses sensations corporelles, ce qui peut entraîner une fatigue et des douleurs aux bras, épaules, poignets ainsi que des fourmillements dans les doigts qui ne seront pas pris en compte par l'enfant. La position restant immobile, une mauvaise posture peut s'installer, avec des douleurs au dos et à la nuque et ainsi les muscles de l'axe s’affaiblissent et l'effort demandé pour rester dans cette position est extrême. Effectivement vers 4-5 ans, il y a une période de croissance importante, les muscles et les articulations sont particulièrement influençables et les os, encore mous sont particulièrement sujets à la déformation. La position inadaptée et inconfortable pour l'enfant met son corps en surcharge. A contrario, on retrouve une sur-stimulation sensorielle importante, par la vitesse, les couleurs, la luminosité, le bruit, entraînant maux de tête et douleurs oculaires. Enfin, ce sont souvent des jeux d'action, on y retrouve une certaine violence et agressivité, une tension permanente, qui impactent sur des réactions corporelles, mentales et émotionnelles de même type. On peut retrouver chez certains enfants un état de stress chronique et constant dû à ces influences technologiques. Ce stress a un impact négatif sur les changements dans les centres de la mémoire. Le côté social est aussi laissé de côté, il n'y pas de stimulation verbale ni de communication, ce qui peut enfermer l'enfant dans sa solitude.



Une surexposition aux écrans entraîne l'accentuation de certains troubles :

  • trouble de l'attention 

  • mauvais contact visuel

  • agressivité, violence

  • Difficulté de compréhension d'une consigne simple 

  • Pas de réaction à son prénom

  • Trouble grave de la relation et de la communication 


Rappelons que ces difficultés sont douloureuses pour les enfants concernés, engendrent une souffrance chez les parents, et des difficultés pour l'enseignant.



La plupart des familles n'ont pas connaissance de l'impact des écrans sur le développement de leur enfant, le manque d'information sur ce sujet est évident. Lorsqu'on s'interresse à l'utilisation de ces écrans, on retrouve prioritairement : calmer les enfants et pouvoir faire des tâches ménagères, utilisation à titre éducatif, pour faire dormir ou pour qu'ils soient plus intelligents. Or à long terme les écrans ne calme pas mais procurent des troubles telles que de l'agressivité ou de l'agitation, nous verrons plus loin qu'ils ne sont pas efficace à titre éducatif, rappelons qu'ils entrainent des troubles cognitifs, intellectuels et du langage, et ils impactent aussi sur la qualité du sommeil.


Le developpement de l'enfant de 0-6 ans.


Au niveau du cerveau, il se développe principalement lors des deux premières années par un accroissement du nombre de connexions synaptiques. Pour se développer un maximum, l'enfant a besoin de trois facteurs primordiaux :

  • l'attachement : se construit par les sens ( le toucher, l'ouïe, l'odorat, le goût et la vue ) ainsi que par le dialogue tonico-émotionnel (communication entre la mère et son bébé basée sur l'observation et la compréhension réciproque de l'état tonique, révélateur des émotions).

  • Découvrir le monde par les sens, le mouvement et la proprioception. En commençant par la découverte de son corps, et au fil des acquisitions motrices explorer petit à petit son environnement.

  • La manipulation d'objets: l'enfant à besoin de déplacer les objets et de désorganiser son environnement.

A 18 mois, le cerveau supprime les connexions neuronales les moins utilisées, c'est une période majeure dans l'apparition de troubles du développement de l'enfant. Il est très important qu'au cours des deux premières années, l'enfant n'ait aucune stimulation liée aux technologies.


Par la suite, de 3 à 6 ans l'enfant rentre dans les apprentissages, il est au stade préopératoire selon Piaget. C'est la période de l'apparition de la fonction symbolique et de l'image mentale. L'enfant se sociabilise et intègre des intérêts et valeurs. Lors de cette période, l'enfant a besoin d'apprendre l'effort, l'attente, la gestion de la frustration, la vie en société (notion de prise de tour, liens sociaux avec d'autres enfants etc...). Avec les tablettes tout est plus facile, rapide, effaçable. Les tablettes font à la place de l'enfant et ne permettent pas à celui-ci d'apprendre la persévérance. Dans les moments d'attente, donner une tablette à un enfant ne lui permet pas d'apprendre à attendre. Les enfants ont besoin de s'ennuyer pour apprendre à gérer ces temps d'attente, à avoir la notion du temps qui passe, à développer leur créativité. Un enfant surexposé aux écrans sera impatient, il sera exigeant envers les autres et envers soi-même, en insécurité affective (peur du changement), et il peut être dans le refus de rentrer dans les apprentissages scolaires car il n'acceptera pas le cadre et/ou sera en fuite face aux difficultés scolaires qu'il rencontrera.


Les tablettes éducatives


Souvent utilisées pour apprendre à compter, à lire, à nommer les couleurs, les animaux etc... CE N'EST NI EFFICACE NI CONSEILLE. Rappelons l'augmentation de 94% des troubles du langage en 8 ans, la sphère du langage est une des plus affectée par la surexposition aux écrans.


  • Par l'interaction humaine, l'enfant apprend en moyenne 1500 mots par heure.

  • Par une tablette éducative ou l'utilisation d'autres écrans (jeux sur téléphone, vidéo sur youtube, etc), l'enfant apprend en moyenne 50 mots par heure.


L'interaction humaine permet à l'enfant de vivre l'action, il n'est pas en situation passive, ce qui lui permet d'apprendre beaucoup plus rapidement.


Pour mieux comprendre: vous êtes dans un pays étranger dont vous ne parlez pas la langue, si quelqu'un vous demande si vous voulez un verre d'eau en vous présentant un verre et une carafe d'eau, vous allez associer l'action à la question posée. Si vous écoutez un enregistrement dans cette même langue étrangère vous posant la même question, vous n'avez aucun support sensoriel pour vous aidez à décrypter le message et à comprendre cette question. Les tablettes permettent l'association du mot avec le visuel, mais les autres sens ne sont pas utilisés lors d'un apprentissage par les écrans. L'enfant saura ce qu'est une tomate, par sa forme, sa couleur, sa texture, son odeur, son goût. Sur une image, il saura que la tomate est ronde et rouge, tout comme la pomme mais ne distinguera pas les deux.


Les écrans permettent une réponse automatique sans compréhension. Un enfant ayant pour habitude d'apprendre les couleurs par une tablette éducative, répète sans comprendre ce que cela signifie. Ce qui génère l'augmentation de troubles de la compréhension sur des consignes simples.

Exemple : A la question «  où sont les chaussures du petit garçon ? » lors d'un test utilisé en neuropsychologie, un enfant surexposé aux écrans répondra « bleu ». Le mécanisme de la répétition des couleurs est présent, il n'y a aucune compréhension de la question.


Syndrome d'Exposition Précoce et Excessive aux Ecrans.


Comme nous l'avons vu, la surexposition entraîne de nombreux troubles, ce qui aboutit à de « faux-diagnostiques». Effectivement, les enfants surexposés aux écrans présentent des troubles ressemblant à certaines autres pathologies existantes comme l'autisme, les DYS (troubles des apprentissages) ou le TDA/H (trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité). Le TDA/H a augmenté de 43% en huit ans, et nécessite l'administration de médicaments. Or les enfants surexposés aux écrans, bien qu'ils présentent des symptômes communs, ne seraient donc ni atteints d'un trouble du spectre autistique, ni d'un trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité, ni DYS.


Effectivement, chez un enfant de 4 ans présentant des traits autistiques et dont les écrans étaient fortement présents dans le quotidien, l'arrêt total de tous les écrans a été mis en place afin d'observer l'évolution de l'enfant. En seulement un mois, cet enfant parlait, le contact visuel avec l'enfant était possible, il se montrait expressif au niveau de ses émotions, de ses mimiques, de sa gestuelle, il rentrait dans la relation duelle et montrait un intérêt pour un tiers. Toutes ces choses n'étaient pas présentes 1 mois plus tôt. Les parents ont continué ce nouveau mode de vie « zéro écran » et six mois plus tard les acquisitions psychomotrices de cet enfant étaient quasiment toutes au niveau attendu à son âge. D'autres enfants qui présentaient de faux-diagnostiques ont eux aussi rattrapé leur retard et rapidement évolué uniquement avec l'arrêt total des écrans. 


De ce fait les faux-diagnostiques peuvent générer des mises en place de prises en charge inefficaces si l'environnement de l'enfant ne change pas. Les médecins ont alors voulu reconnaître cette maladie comme telle en la nommant "syndrome EPEE, pour Exposition Précoce et Excessive aux Écrans".


Symptômes du syndrome EPEE, pour Exposition Précoce et Excessive aux Écrans.

  • Anxiété, pleurs chez les bébés, difficultés de séparation.

  • Intolérance à la frustration, perte de la notion d'effort, violence, dépression, attitude sexualisée.

  • Trouble de l'oralité.

  • Trouble de l'attention volontaire et/ou maintenue ( concentration ).

  • Trouble du sommeil, cauchemars.

  • Retard cognitif et moteur

  • Troubles des apprentissages ; DYS ( dyslexie, dyspraxie, dysorthographie, dysgraphie, etc)

  • Possibilité de développer des addictions : utilisation du circuit de la récompense (principe de l'addiction) plus développée.

  • Trouble de la relation.

  • Trouble du langage. 



Information addiction/jeux vidéo : L'OMS a déclaré depuis mai 2019 l'addiction aux jeux vidéo. Fortnite est le jeu vidéo le plus addictif au monde, déconseillé au moins de 12 ans. Une exposition aux jeux vidéo ne respectant pas l'âge préconisé entraîne de l'agressivité, une « habitude » a tuer, à détruire, à faire souffrir, une baisse de l'empathie, de l'anxiété, des pleurs, des réveils nocturnes et une banalisation de la sexualité.

Comment agir si vous suspecter un syndrome EPEE chez votre enfant :


  • Stoppez tout écran pendant 1 mois

  • Pas de télévision en arrière-plan

  • Aucun jouet lumineux et sonore ( apprendre ce n'est pas répéter : des chiffres, des lettres, des mots, des couleurs, etc)

  • Laissez votre enfant s'ennuyer (c'est le moment ou le cerveau s'active le plus. Ainsi il développera son imagination, sa créativité, sa notion temporelle et fera ses propres découvertes)

  • Soyez avec votre enfant : jouez, parlez,, sortez, ayez des moments de calme et de détente avec lui. Dans ces moments éteignez vous aussi votre téléphone, aucune technologie ne doit interrompre ces moments privilégiés. Il en va de même lors des moments de partage comme les repas ou la douche.


Au bout d'un mois, si vous constatez de l'amélioration c'est qu'il s'agit probablement d'un SEPEE.


Votre disponibilité émotionnelle est le principale nutriment du cerveau de l'enfant.


Comment utiliser les écrans ?


Présents quotidiennement dans notre société, très demandés par les enfants, il est difficile de doser l'utilisation des écrans ainsi que de savoir comment réduire les impacts de ceux-ci sur le développement. Quelques conseils pour utiliser à bon escient les écrans :


☺ Préconisations : Pas de télévision en arrière-plan, contrôlez ce que l'enfant regarde, pas de smartphone personnel avant 12 ans, utilisez d'autres outils pour minimiser l'utilisation du smartphone (réveil, appareil photo, montre, téléphone à clapet), jeux vidéo adaptés à l'âge.

  • de 0 à 6 ans : maximum de 15 minutes par jour quand il y a école et 30 minutes les jours sans école.

  • De 6 à 12 ans : maximum de 30 minutes par jour quand il y a école et 1 heure les jours sans école.


 La règle des 4 pas :

☺ Les dessins-animés doivent être utilisés de manière adaptée. Pour cela il faut privilégier un dessin-animé avec un rythme de séquence d'images lent, des couleurs pâles, des sons doux, peu de dialogue. Il faut éviter les dessins-animés multipliants les informations sensorielles.


☺ Site de film et jeux recomandable en fonction des âges : http://www.commonsensemedia.org


Lorsque son usage est limité et que l'enfant regarde un programme choisi d'un bout à l'autre, il sera en position de téléspectateur actif, enrichi par la télévision. Lorsque la télévision est regardée pendant une longue durée, l'enfant n'est pas en capacité de rester concentré et devient un acteur passif sur-stimulé au niveau sensoriel et sous-stimulé sur le plan moteur. Il en est de même lorsqu'elle est utilisée en « zappant », les stimulations sensorielles sont rapides et ne laissent pas de place à la réflexion. Si l'utilisation de la télévision n'est pas faite de manière adaptée, elle est une activité dans laquelle la concentration est labile, et une telle activité, à trop long terme, entretient et cultive ce déficit de concentration.



Quand l'ordinateur est mis en place dans le cadre scolaire :


En dehors de ces activités, beaucoup d'enfants en difficultés travaillent sur l'ordinateur. Un travail de prévention des troubles corporels et psychiques qu'il peut engendrer est primordial. L'enfant aura besoin de l'aide de l'adulte pour écouter son corps avant la mise en place des signaux corporels douloureux. Il faut ainsi développer la conscience de son corps et favoriser chez les élèves la connaissance de l'importance des études sur les postures convenables devant l'ordinateur.


Après une expérience au Danemark, un prospectus à été diffusé auprès des écoliers de Copenhague. Celui-ci rappelle qu'il faut favoriser le mouvement. Effectivement il vaut mieux plusieurs positions assises incorrectes qu'une même position correcte pour éviter la surcharge. Le prospectus décrit aussi l'installation favorable à utiliser en rapport avec le matériel (la chaise, la table, le clavier, la souris, l'écran et la lumière). Vous trouverez un extrait de ce prospectus ci-dessous :

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Sources:


Conférence « l'enfant, l'adolescent, la famille et les écrans » menée par le docteur Anne-Lise DUCANDA, Co-fondatrice du collectif Surexposition Ecrans, DU développement de l'enfant. Http://www.surexpositionecrans.org


Frimodt.L. (2002). Favoriser l'adaptation scolaire en prenant en considération la dimension corporelle. Évolutions psychomotrices 14 (56) p59-63.


Crosetto.C et Moreau.N. (2004). La rééducation scolaire. Évolutions psychomotrices, 16 (65) p129-140



Piaget.J. (1976). La formation du symbole chez l'enfant. Lieu d'édition : Deulachaux et Niestlé.

 
 
 

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